Qui a dit que les Etats-Unis étaient un pays libéral ?

Rengaine électorale, la question des impôts est toujours claironnée par les uns et par les autres dans leur discours en faveur d’une plus grande justice sociale. Baisse devant dynamiser l’économie pour les uns, hausse permettant de redistribuer pour les autres.
Mais qui a dit que cela devait se limiter à notre régime socialisant moribond ?

Well fare taxes dans une Amérique reaganienne

Au pays du capitalisme moderne, l’argent est vertueux et sa privation par l’impôt est de moins en moins supportable depuis les années Reagan. Et c’est bien autour de cette question que la bataille pour les midterms semble se cristalliser. Car au 1er janvier 2011 les Bush’s tax cuts de 2001 et 2003 prennent fin voyant l’impôt sur le revenu et sur le capital augmenter de façon substantielle pour les classes moyennes et riches – hausse entre 10 et 15 % selon les tranches. Et c’est contre cette hausse des impôts que le Tea Party prit son envol. Alors que l’Américain moyen subit de plein fouet la crise, le lointain État fédéral, les feds’, veut les accabler d’impôts injustes les privant du fruit de leur labeur. Reaganiens revendiqués, ces hommes et femmes populistes et libéraux extrémistes critiques la défiance social-démocrate des liberals augmentant les structures de l’État fédéral, et donc les impôts, à coups de grands projets socialisant autour de l’éducation et de la santé. Et pourtant le gouffre est encore grand entre les 40 % d’imposition sur les revenus les plus élevés pour l’année 2011 et les 100 % du projet rooseveltien.

L’ISF à la sauce ketchup

L’impôt sur le revenu progressif est une invention récente de nos sociétés occidentales et ce fut pour soutenir l’effort de guerre durant la Grande qu’il prit réellement ses lettres de noblesses aux Etats-Unis. Et si il atteignit 77 % en 1918 pour les revenus les plus élevés, ce fut durant la Seconde Guerre mondiale au sein du New Deal de Franklin Roosevelt qu’il fut le plus élevé, atteignant 91 % pour les plus riches en 1944 – taux maintenu jusqu’en 1963 – faisant pâlir notre tout petit Impôt de Solidarité sur la Fortune. Et si des baisses furent entreprises sous Nixon, Ford et Carter, les plus importantes furent mises en place par Reagan qui fit passer la plus haute tranche d’imposition de 70 à 38 % et même à 31 % à la fin du mandat de son successeur en 1992. L’esprit reaganien avait triomphé, le modèle néolibéral américain l’emportant sur le modèle socialiste soviétique. Et voici les timides démocrates se lancer dans un libéralisme à visage humain coincé entre les exigences économiques de leur doctrine et leur vision solidaire de la société américaine héritée de Roosevelt, Kennedy et Johnson.

Les contradictions libérales face aux libertariens

Car comment justifier le Well fare state sous-tendu par la relance d’un système de santé sous tutelle de l’État ou une éducation nationalisée dans un système économique purement libéral, et ce d’autant plus dans un État fédéral comme les Etats-Unis ? Et les critiques qui fut faites à Clinton lors des élections de mi-mandat en 1994 – il avait obtenu du Congrès démocrates une fixation une hausse des impôts sur le revenu (40 % pour la tranche la plus haute) – rejoignent celles faites à Barack Obama aujourd’hui tant les projets abordés sont similaires, aussi bien la réforme de la santé que le renouvellement du système national d’éducation. Et à la méthode rooseveltienne de relance de l’économie par l’intervention étatique adoptée par Barack Obama dans son plan de sauvetage des banques, l’opposition – poussée par la percée du Tea Party – répond par une méthode toute reaganienne de désengagement et de désendettement de l’État, d’une baisse des impôts assortis d’une baisse des dépenses. Outre la dénonciation bipartisane classique d’une trop forte bureaucratie, voici les figures libertariennes du Grand Old Party se livrant ce week-end, dans un esprit de surenchère, à une dénonciation des hausses budgétaires de l’administration Obama dans le domaine de l’éducation. Loin de partager l’idée d’investissement pour l’avenir annoncé par Obama, ils y voient plutôt l’augmentation programmée des impôts et l’endettement laissé en héritage aux générations futures. L’esprit reaganien aura-t-il encore une fois raison d’un projet de Grande Société ?
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