Retour de deux semaines sous les tropiques latino-américains. 1ère étape : Mexico, la grande capitale et quelques bonnes adresses à découvrir. Je vous embarque pour un petit détour pimenté haut en couleurs dans cette mégalopole toujours aussi intrigante.
Mexico DF, une ville qui bouge
Voilà 3 ans que je n’y avais pas remis les pieds. Mexico Districto Federal est la 3ème ville la plus peuplée du monde et s’étend sur près de 60 kms sur 100 kms. Gigantesque, je n’en connais qu’une infime partie mais je me rends rapidement compte combien la ville a changé. Et malgré la vague de violence qui sévit notamment dans le nord du pays et qui est étroitement liée à la lutte contre le narcotrafic, je ne la perçois pas lors de ma visite.
Le gouvernement municipal de Marcelo Ebrard a mené de grands chantiers depuis son élection en 2006 pour redessiner le visage de la ville. Depuis 2008, deux nouvelles lignes de « metrobus »ont été inaugurées. Comme la première, grâce à un système de voies dédiées et de stations fixes sur les grandes artères de Mexico, elles parviennent à désengorger le trafic automobile intense de la capitale. Et ses usagers en sont toujours aussi satisfaits malgré les nombreuses polémiques que ce nouveau type de transport avait pu susciter lors de son lancement.
Autre grand changement, de plus en plus de chilangos (habitants du DF) se déplacent à vélo. Des progrès restent à faire, il faut rester sans cesse en alerte. Nids de poule, marquages au sol inexistants et conducteurs de voiture et de peseros ( bus collectifs) ne facilitent pas le déplacement des cyclistes mais je tente ma chance. Pendant une semaine, je ne m’en lasse pas. Un régal ! Pistes cyclables et stations d’ « écobici » (vélib’ local) ont pris place dans la ville. Malheureusement, seuls quatre quartiers centraux sont desservis, mais un réel effort a été fait et offre un tout autre regard sur Mexico et ses habitants.
J’irai jusqu’au nouveau musée Sumaya du milliardaire Carlos Slim ou encore jusqu’au centre historique dont l’effervescence et l’agitation me surprennent encore. Je m’aventurerai en vélo jusqu’à la superbe bibliothèque publique José Vasconcelos qui a rouvert ses portes, à l’architecture saisissante et offrant aux habitants un nouvel espace d’échange, de recherche, et de culture.
Des fruits encore et toujours
1er jour, 8h30. Je m’empresse d’aller saluer la « Señora de los jugos » à l’angle des rues Aguascalientes et Insurgentes de la colonia La Roma. Cette jeune femme est toujours là. En 2 minutes et avec le sourire, elle me prépare un jus de fruit frais de fraise, ananas et citron pour 10 pesos. Prix dérisoire pour un produit délicieux.
Je reprends mon vélo et poursuis ma route jusqu’au marché de Medellín. Situé dans le quartier de la Roma, ce marché est assez cher à Mexico, mais mérite que je m’y arrête pour prendre un petit-déjeuner. Je sais déjà où me diriger. Les allées du marché sont organisées par type de produits. Je recherche la zone des salades de fruits. Les étales de produits frais ou de quincaillerie en tout genre sont toujours aussi colorés et les odeurs attirent ou repoussent selon la marchandise !
Je retrouve enfin mon commerçant derrière ses vitrines et ses blenders. Ma commande est bien précise : pour moi ce sera « un coktel de frutas (salade de fruits) avec du yaourt et du granola (céréales et muesli locaux), s’il vous plait ». Je me régale de mangues, ananas, goyaves et fraises.
Un ceviche à tomber
Je reprends mon vélo et poursuis ma balade dans le vieux quartier de la Roma. Cette colonia (arrondissement) a longtemps été très bourgeoise jusqu’au jour du grand tremblement de terre de 1985. Les grandes propriétés ayant été particulièrement touchées, les grandes familles du quartier l’ont quitté pour s’installer dans les nouvelles zones huppées de la périphérie. En 2011, de somptueuses demeures imposantes quadrillent encore les rues de La Roma aux côtés d’immeubles plus modestes, mais ravissants. Ce quartier reste donc populaire et tranquille, et fait aussi le bonheur des jeunes bobos, artistes et créateurs. De nouveaux bars, commerces et boutiques branchées ont pignon sur rue.
Je m’arrête déjeuner au Parnita, rue Yucatan 84, colonia Roma Norte. Ce joli restaurant vient d’ouvrir. La décoration est à la fois simple et subtile. Il est 14h et nous ne sommes pas encore nombreux. J’ai une vue directe sur la cuisine. La carte propose peu de choix, mais je ne suis pas déçue. Les prix sont très abordables pour mon porte-monnaie et je décide de me faire plaisir. Je goûte la spécialité de la maison : la carmelita. Une tortilla fine de maïs, une feuille de laitue, 2 crevettes tempura, une rondelle d’oignon rouge y une sauce maison épicée. Un délice. Je l’accompagne d’un ceviche compadre. Je me régale encore davantage avec ces palourdes et crevettes marinées dans du jus de citron vert et assaisonnées de coriandre, avocat, vinaigre, huile d’olive, tomate et piment.
El club San Luis
La fin de journée pointe le bout de son nez. Le départ aussi. Pour fêter ça, je décide d’aller danser de la salsa dans un lieu unique en son genre, El club de baile San Luis. Nous franchissons les lourds rideaux rouges de l’entrée et le serveur nous conduit à notre table. L’endroit est gratuit, mais vous êtes obligés de commander une bouteille d’alcool fort, accompagnée de jus ou de sodas. Attention, les serveurs ont tendance à avoir la main lourde sur les verres pour vous pousser à consommer. L’ambiance de cette immense salle est extrêmement décalée et drôle. Le groupe cubain qui joue en live ce soir-là est excellent. De grandes tablées sont installées. D’autres, plus petites. Chacun peut gagner la piste de danse quand il le souhaite. Pour les hommes venus seuls, pas d’inquiétude ! Je suis certaine que l’une des nombreuses ficheras (danseuse du club) viendra vous inviter à danser.