Les affres du deuxième album

Publié le : 28 octobre 20184 mins de lecture

Quand des jeunes premiers pleins d’avenir se frottent à l’épreuve du deuxième album, le résultat est surprenant. Cette année, MGMT et Foals ont fait face à cette crise. De quelle façon l’ont-ils surmonté et comment ces deux groupes, très différents, sont-ils entrés en résonance ?

La venue au monde

MGMT fait le buzz en 2007 et explose les charts anglais dès la première semaine. Ensuite tout va très vite, Rolling Stones et BBC’s sound les classent dans le top 10 des artistes à surveiller en 2008. Leurs morceaux sont repris à toutes les sauces. Épisodes de série télé (SkinsGossip girls), générique de la Fifa (2008 et 2009), musique de jeux vidéo, tout y passe. Les médias ont trouvé la poule aux œufs d’or et s’en donnent à cœur joie. L’album est un réservoir à tubes, facile à retenir et surtout à remixer pour en faire des hymnes Dancefloor qui rythmeront les soirées de l’été 2008.

Pour Foals, mélangeant habilement math rock et pop martiale dans un album compact et sans faux-pas, le succès est plus réduit. Le résultat n’est pas pour autant différent. L’exposition médiatique et la tournée qui a suivi l’album les a laissés sans énergie et sans repères avec un statut et une pression qu’ils n’ont pas eu le temps d’apprivoiser.

Il faut maintenant se remettre au travail, reprendre les instruments, s’enfermer en studio et faire face à la construction d’un deuxième opus avec au-dehors un monde qui transpire l’impatience et la critique a priori…

Le repli sur soi

Les deux groupes racontent la même histoire, trop d’excès, trop d’excitation, trop de tout. Que faire au sortir du cataclysme de la célébrité? Partir en Transylvanie ou dans un manoir à la campagne, se couper de cette agitation et faire le point, loin de son public.

Pour satisfaire cette meute d’oreilles assoiffées de sons  ils vont devoir prouver qu’ils sont autre chose que des groupes à singles, réinterroger leurs façon de jouer et étoffer leurs univers.

Le rejet

Ils nous avaient prévenu dans leurs interviews respectives, l’heure est à la remise en question. On pouvait déjà lire entre les lignes une prise de distance face à leur production passé. MGMT par peur de revivre cette frénésie dépeuplée qui vient avec la gloire. Foals, dans une volonté de se surprendre et de jaillir tout de suite du tiroir, trop étroit, dans lesquels on les avait rangé.

Le résultat ?

Un Congratulations (MGMT) un peu décevant pour le public puisque toute efficacité en est bannie. Les morceaux, agréables au demeurant, sont beaucoup moins abordables et même si on peut reconnaître certaines qualités, l’envie d’écouter ce disque une seconde fois ne vient pas d’elle-même. L’album ne fera pas date, mais tant pis, c’est une transition honnête qui laisse transparaitre l’espoir d’un troisième opus de qualité.

C’est encore Foals qui s’en sort le mieux, pourtant ce n’était pas gagné d’avance. Sur Total Life Forever, les hymnes Dancefloor sont moins évidents. Mais on y retrouve tout de même le son et l’acuité mélodiques de 2008. Cette fois-ci les cavalcades rythmiques sont tempérées par une mélancolie et un calme retrouvé. Bien que différent, Total Life Forever prouve qu’ils n’en resteront pas là et que leurs ressources sont encore loin d’être épuisées.

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