Sur les bords du Gange, au pied des montagnes de l’Himalaya, dans une ville mythique nommée Haridwar, se pressent depuis la mi-janvier et jusqu’à la fin du mois d’avril, des dizaines de millions de pèlerins hindous. Qu’y a-t-il derrière cette massive manifestation de ferveur religieuse ?
Pourquoi se baigner à cet endroit, à cette période ?
La foule qui a envahi la cité vient prendre part à la session 2010 de la Kumbh Mela. Cet événement, fixé en fonction de configurations astrologiques spécifiques, a lieu 4 fois par cycle de 12 ans, à chaque fois dans une ville sacrée différente. Au cœur de cet intense moment de festivité, le bain rituel dans les eaux fluviales – qui auraient des pouvoirs magiques -, la participation aux pujas – cérémonies à la dimension symbolique très forte – ainsi que la récitation collective des Védas – textes saints qui datent du VIe siècle avant JC. Animés d’une foi inconditionnelle, sont au rendez-vous hommes, femmes, enfants, yogis et surtout sadhus, ces moines errants, vêtus de la robe safran, ou nus, couverts de cendres. Un rassemblement bigarré…La pureté, une obsession indienne
Pour les Hindous, c’est une grande chance de se rendre à Haridwar et de participer aux rites. Ah, oui ? Oui, une bénédiction pour l’individu, une occasion unique de laver ses péchés. Laver ses péchés… Tiens, tiens, les Hindous seraient-ils eux aussi torturés par la culpabilité et la nécessité de se racheter ? Pas tout à fait. Il ne s’agit pas de se racheter mais de se purifier, de nettoyer son karma, de s’alléger afin d’améliorer sa future réincarnation. En effet, les Hindous pensent qu’ils sont chargés du poids de leurs vies antérieures, de leurs émotions négatives – la colère, la haine, la jalousie, etc – et de leurs mauvaises actions. Ils doivent se débarrasser de ces poids pour avoir une âme pure, qui leur permettra d’atteindre dans cette vie ou dans la (les) prochaine(s), l’Illumination.Source : Flickr