Festival de Cannes : le bilan

Ça y est Tim Burton et le jury ont rendu leur verdict. Au terme d’une édition où la sélection officielle aura fait pâle figure, le palmarès a malgré tout réussi à faire honneur à une tripotée de films qui valent largement le détour.
La palme d’or : Uncle Boome who can recall his past lives de « Joe » Apichatpong Weerasethakul. Pas vu, pas pris. On a malheureusement raté le film du très brillant réalisateur thaïlandais, mais connaissant son cinéma et son sens de l’image, on ne peut que se féliciter de ce choix courageux, qui récompense un cinéaste atypique. Grand prix du jury : Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois On n’avait pas eu l’occasion de parler du très beau film, austère, de Xavier Beauvois qui conte l’histoire d’une communauté de moines attendant patiemment leur fin dans le monastère de Tibhirine, en Algérie, pendant la guerre civile de 1996. Beauvois dresse un portrait tout en nuance de cette communauté monastique perdue entre foi et désir de survie. Prix d’interprétations On ne reviendra pas sur les prix de Javier Bardem, parfait dans Biutiful, et d’Elio Germano pour La Nostra Vita. Par contre, il serait bon de s’attarder sur la performance scénique de Juliette Binoche lors de la cérémonie de clôture, qui s’est lancée dans un grand psy-show, remerciant pêle-mêle Kiarostami, son père à qui elle pardonne, ses amants à qui elle pardonne également, ses enfants à qui elle demande le pardon, Thierry Frémaux qu’elle ne pardonne pas d’avoir programmé Copie Conforme à 22h (un horaire tout à fait normal à Cannes) et enfin le jury qui aurait quand même pu se magner le cul et se décider plus vite. Merde, on ne déplace pas Juliette Binoche comme ça ! En somme une trop longue prestation d’une classe inversement proportionnelle à celle qu’elle propose dans le magnifique film du réalisateur iranien. (Petit) Prix du jury : Un homme qui crie de Mahamat-Saleh Haroun On avait été enthousiasmé et ému par cette belle histoire d’un homme perdant totalement pied, quand, suite à la privatisation de l’hôtel où il travaille, son poste de maître nageur est confié à son fils. Crise d’identité, jalousie, rancœur sourde, vengeance aussitôt regrettée sont au programme d’Un homme qui crie, qui explore le thème des relations père-fils sur fond de troubles sociaux et de guerre civile au Soudan. Caméra d’or : Année Bissextile de Michael Rowe. Un huis-clos SM traitant de la solitude d’une jeune femme, pigiste, issue d’une minorité ethnique à Mexico : fort, troublant et dérangeant. Un choix surprenant de la part du jury de la Caméra d’or, présidé par Gael Garcia Bernal, qui touche malgré tout juste avec ce film qui laisse tout sauf insensible. Grand prix de La Semaine de la critique : Armadillo de Janus Metz On parlait déjà la semaine dernière de cet étouffant documentaire danois suivant la vie de jeunes soldats en Afghanistan. Un film parfois dérangeant (notamment une séquence de combat où les soldats s’acharnent sur les corps inertes de talibans) qui montre la guerre dans tout ce qu’elle a de plus crade. Une œuvre ultra-réaliste à classer quelque part pour ce qui est de l’intensité entre Redacted de Brian de Palma et Démineurs de Kathryn Bigelow. Pour finir, on félicite le jury de cette 63e édition de n’avoir pas récompensé cette grosse bouse d’Another Year de Mike Leigh, pourtant un des favoris, dont on a dit tout le mal qu’on pensait la semaine dernière. Cannes ne serait pas Cannes sans ses soirées On s’est bien marré aux soirées organisées au Chérie Chéri, qui est en quelque sorte devenu notre arrière-base. On a particulièrement apprécié celle organisée à l’occasion de l’ouverture de la Quinzaine des réalisateurs en l’honneur de Benda Bilili ! de Renaut Barret et Florent de la Tullaye, dont on parlait déjà la semaine dernière. Le groupe Staff Benda Bilili, cœur de ce documentaire, nous y a offert un concert plein d’énergie et fait danser la salle pour commencer, puis le reste de la Croisette tout au long de cette quinzaine très très forte !
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