Le plan de sauvegarde de l’emploi constitue une procédure légale complexe encadrée par des obligations strictes pour l’employeur. Cette procédure collective s’impose aux entreprises d’au moins 50 salariés envisageant le licenciement d’au minimum 10 salariés pour motif économique. Examiner ces obligations légales permet aux dirigeants de sécuriser leur démarche et d’éviter les sanctions administratives et judiciaires.
Les conditions de déclenchement et obligations préalables du PSE
La législation française encadre strictement les conditions dans lesquelles un employeur doit élaborer un PSE. Cette obligation intervient lorsque l’entreprise compte au moins 50 salariés et envisage de procéder au licenciement économique d’au moins 10 salariés sur une période de 30 jours consécutifs, conformément à l’article L.1233-61 du Code du travail. Ces seuils sont cumulatifs : une entreprise de 45 salariés licenciant 15 personnes n’est pas tenue d’établir un PSE, tout comme une entreprise de 80 salariés ne licenciant que 8 personnes. Le motif économique invoqué doit reposer sur des difficultés économiques avérées, des mutations technologiques, une réorganisation nécessaire à la sauvegarde de la compétitivité ou une cessation d’activité.
Les obligations préalables de l’employeur avant le déclenchement du PSE
Avant d’engager une procédure de licenciement avec PSE, l’employeur doit respecter plusieurs obligations préalables destinées à limiter le nombre de licenciements. Il doit rechercher toutes les solutions alternatives possibles : réduction du temps de travail, mobilité interne, formation ou adaptation des postes. La tentative de reclassement interne constitue une obligation incontournable, s’étendant au périmètre du groupe en France et, le cas échéant, aux entreprises dont les activités, l’organisation ou le lieu d’exploitation permettent la permutation de tout ou partie du personnel.
| Type d’obligation | Contenu | Sanction en cas de non-respect |
| Recherche de solutions alternatives | Examiner toutes les mesures évitant les licenciements | Nullité du PSE et des licenciements |
| Reclassement interne | Proposer tous les postes disponibles dans l’entreprise et le groupe | Indemnisation des salariés licenciés |
| Consultation du CSE | Informer et consulter selon les délais légaux | Délit d’entrave sanctionné pénalement |
La consultation obligatoire du CSE dans le cadre du PSE
La consultation du CSE s’impose dès le projet de licenciement économique. L’employeur doit convoquer le comité et lui transmettre tous les éléments nécessaires à sa consultation : motifs économiques, nombre de suppressions d’emploi envisagées, catégories professionnelles concernées, calendrier prévisionnel, critères de sélection des salariés et contenu du PSE. Le CSE peut se faire assister par un expert-comptable dont la mission consiste à analyser la situation économique de l’entreprise et les mesures envisagées. Cette consultation doit permettre un dialogue social constructif permettant d’améliorer le contenu du PSE et d’explorer toutes les pistes de reclassement.
Accord collectif ou document unilatéral : deux voies procédurales distinctes
Le Code du travail, dans ses articles L.1233-24-1 à L.1233-24-4, prévoit deux modalités d’élaboration du PSE. La première consiste en la négociation d’un accord collectif majoritaire avec les organisations syndicales représentatives. Cet accord doit porter au minimum sur le contenu du PSE et peut également définir les modalités d’information-consultation du CSE, les critères d’ordre des licenciements, le calendrier et les mesures de reclassement. Pour être valide, l’accord doit être signé par une ou plusieurs organisations syndicales représentatives ayant recueilli au moins 50 % des suffrages exprimés au premier tour des dernières élections professionnelles.
À défaut d’accord collectif, l’employeur élabore un document unilatéral après la dernière réunion du CSE. Ce document doit préciser l’ensemble des éléments relatifs au PSE et à la procédure de licenciement. Il est ensuite soumis à l’homologation ou à la validation de la DREETS. L’administration dispose de 21 jours pour homologuer le document unilatéral ou de 15 jours pour valider l’accord collectif, délais durant lesquels elle vérifie la conformité aux dispositions législatives, la régularité de la consultation du CSE et le caractère suffisant des mesures de reclassement.
CE Expertises, référence en accompagnement des instances représentatives du personnel
Dans le cadre des procédures de PSE, CE Expertises apporte une assistance technique aux CSE. Les experts-comptables de CE Expertises interviennent pour analyser la situation économique de l’entreprise, évaluer la pertinence des motifs invoqués et examiner le caractère suffisant des mesures de reclassement proposées. Leur expertise permet aux représentants du personnel de disposer d’une vision complète et objective du projet de restructuration. Au-delà de l’analyse financière, CE Expertises accompagne les élus tout au long de la procédure de consultation, les aidant à formuler des propositions alternatives et à négocier les meilleures conditions possibles pour les salariés concernés. Cette assistance technique s’avère d’autant plus nécessaire que la complexité des dossiers et les délais contraints de consultation exigent une réactivité et une maîtrise approfondie de la réglementation en vigueur depuis la loi de sécurisation de l’emploi du 14 juin 2013.
Les sanctions en cas de non-respect des obligations légales
Le non-respect des obligations légales lors du déclenchement d’un PSE expose l’employeur à de lourdes sanctions. L’absence de PSE alors qu’il est obligatoire entraîne la nullité des licenciements prononcés. Les salariés peuvent demander leur réintégration ou obtenir une indemnisation pouvant atteindre les derniers mois de salaire, sans plafond. L’insuffisance des mesures de reclassement ou le non-respect de la procédure de consultation du CSE constituent également des motifs de nullité. Sur le plan pénal, le délit d’entrave au fonctionnement du CSE est puni d’un an d’emprisonnement et de 7 500 euros d’amende. La DREETS peut refuser l’homologation ou la validation du document unilatéral si celui-ci ne répond pas aux exigences légales, paralysant ainsi l’ensemble de la procédure de licenciement jusqu’à sa mise en conformité.

Le contenu obligatoire du plan de sauvegarde de l’emploi
La législation française encadre strictement le contenu du Plan de Sauvegarde de l’Emploi afin de garantir une protection maximale aux salariés concernés par un licenciement économique. L’employeur ne peut se contenter de présenter des mesures générales ou partielles : il doit élaborer un dispositif exhaustif intégrant l’ensemble des actions permettant d’éviter les licenciements ou d’en limiter le nombre. Cette obligation impose la mise en place d’un ensemble cohérent de mesures de reclassement interne et externe, d’accompagnement individualisé, ainsi que de dispositifs spécifiques comme le contrat de sécurisation professionnelle.
Les mesures de reclassement interne obligatoires
L’employeur doit prioritairement rechercher toutes les possibilités de reclassement au sein de l’entreprise ou du groupe auquel elle appartient. Cette recherche s’effectue sur l’ensemble des postes disponibles, correspondant à la qualification du salarié ou nécessitant une formation d’adaptation de courte durée. Le PSE doit détailler les postes disponibles par catégorie professionnelle, leur localisation géographique, ainsi que les modalités de mobilité proposées. Les mesures d’adaptation incluent des formations courtes permettant l’évolution vers des postes disponibles, des bilans de compétences pour identifier les passerelles professionnelles possibles, et des accompagnements individualisés pour préparer les mobilités internes. L’employeur doit également prévoir des mesures spécifiques pour les salariés protégés, les salariés âgés de plus de 45 ans, et ceux présentant des difficultés particulières de reclassement.
Le reclassement externe et les partenariats territoriaux
Lorsque le reclassement interne s’avère impossible ou insuffisant, le PSE doit prévoir des mesures de reclassement externe. Ces actions comprennent la création ou la mobilisation de cellules de reclassement, la conclusion de conventions avec des cabinets spécialisés en outplacement, et l’établissement de partenariats avec d’autres entreprises du territoire. L’employeur peut également prévoir des conventions de coopération avec les collectivités territoriales, les organismes consulaires, et les acteurs économiques locaux pour faciliter les transitions professionnelles. Le plan doit préciser les moyens humains et financiers alloués à ces cellules de reclassement, leur durée d’intervention, ainsi que les méthodes d’accompagnement proposées : ateliers collectifs de techniques de recherche d’emploi, entretiens individuels de repositionnement professionnel, mise en relation avec des employeurs potentiels, et suivi post-reclassement.
Les dispositifs de formation et de reconversion professionnelle
Le PSE doit intégrer un volet formation ambitieux permettant aux salariés d’acquérir de nouvelles compétences facilitant leur réinsertion professionnelle. Ces formations peuvent prendre plusieurs formes selon les besoins identifiés :
- Des actions de formation qualifiante ou diplômante permettant une reconversion dans un secteur porteur
- Des modules de formation aux métiers en tension identifiés sur le bassin d’emploi concerné
- Des formations aux compétences transversales valorisables dans différents secteurs d’activité
- Des dispositifs de validation des acquis de l’expérience (VAE) pour faire reconnaître les compétences acquises
- Des formations aux outils numériques et aux nouvelles technologies sectorielles
L’employeur doit préciser la durée de ces formations, leur financement intégral pendant la période de préavis et au-delà, ainsi que les conditions de rémunération des salariés en formation. Le plan peut également prévoir la prise en charge des frais annexes : déplacements, hébergement, restauration, et garde d’enfants si nécessaire.
Le contrat de sécurisation professionnelle et le congé de reclassement
Le PSE peut prévoir la mise en place du contrat de sécurisation professionnelle (CSP) pour les entreprises de moins de 1000 salariés, ou du congé de reclassement pour les entreprises de 1000 salariés et plus. Le CSP offre aux salariés un parcours d’accompagnement renforcé comprenant :
| Composante du CSP | Durée | Contenu |
| Indemnisation | 12 mois maximum | 75% du salaire brut de référence |
| Accompagnement individuel | Pendant toute la durée | Entretiens personnalisés, bilans de compétences |
| Actions de formation | Selon besoins identifiés | Formations qualifiantes, remises à niveau |
| Aide à la mobilité | Variable | Prise en charge frais de déplacement, déménagement |
Pour les entreprises de 1000 salariés et plus, le congé de reclassement d’une durée minimale de quatre mois doit être proposé, comprenant des actions de formation, des prestations d’orientation professionnelle, et des périodes de travail en entreprise pour faciliter la transition. Le PSE doit détailler les modalités pratiques d’adhésion à ces dispositifs, les conditions d’indemnisation, et les engagements de l’entreprise en termes de financement des actions d’accompagnement.
Les mesures d’accompagnement individualisé obligatoires
Au-delà des dispositifs collectifs, l’employeur doit prévoir un accompagnement personnalisé tenant compte de la situation particulière de chaque salarié. Cet accompagnement comprend des entretiens individuels permettant d’établir un diagnostic précis des compétences, des aspirations professionnelles, et des contraintes personnelles. Le PSE doit prévoir la mise en place de référents dédiés assurant le suivi individuel de chaque salarié concerné, avec un nombre d’entretiens minimal garantissant un accompagnement effectif. Les mesures d’accompagnement incluent également des aides financières spécifiques : prime de mobilité géographique en cas d’acceptation d’un poste éloigné du domicile, prise en charge des frais de double résidence pendant une période transitoire, aide au déménagement, et complément de rémunération en cas d’acceptation d’un poste moins rémunéré. Pour les salariés âgés, le plan peut prévoir des mesures de préretraite progressive ou des dispositifs d’accompagnement vers la retraite anticipée.
L’obligation d’exhaustivité des mesures proposées
La jurisprudence a établi que l’employeur doit prendre toutes les mesures possibles pour éviter les licenciements ou assurer le reclassement des salariés, et non pas seulement certaines d’entre elles. Cette obligation d’exhaustivité implique que l’employeur envisage l’ensemble des possibilités de reclassement que les moyens de l’entreprise lui permettent de mettre en oeuvre, en tenant compte des propositions formulées par le CSE lors des consultations. Même si une mesure satisfaisante est proposée, le PSE peut être invalidé si d’autres mesures envisageables n’ont pas été intégrées au plan. Cette exigence impose à l’employeur de justifier précisément les raisons pour lesquelles certaines mesures suggérées par les représentants du personnel n’ont pas été retenues, en démontrant leur impossibilité de mise en oeuvre effective.
Les mentions obligatoires du plan de sauvegarde de l’emploi
Le Code du travail impose que le PSE comporte des mentions obligatoires permettant d’assurer la transparence de la procédure et la protection des droits des salariés. Ces mentions incluent :
- Les critères d’ordre des licenciements, leur pondération respective, et leur périmètre d’application par catégorie professionnelle ou établissement
- Le calendrier prévisionnel des licenciements précisant les dates envisagées et les phases successives de mise en oeuvre
- Le nombre de suppressions d’emploi par catégorie professionnelle et par établissement concerné
- Les modalités concrètes de mise en oeuvre des mesures de formation, d’adaptation et de reclassement
- Les moyens financiers et humains alloués à chaque mesure du plan
- Les indicateurs de suivi permettant d’évaluer l’efficacité des actions engagées
Le document doit également préciser que l’employeur a bien prévu le recours au contrat de sécurisation professionnelle ou la mise en place du congé de reclassement selon la taille de l’entreprise. Si l’entreprise fait l’objet d’une cession partielle ou totale, le PSE doit mentionner les démarches effectuées pour rechercher un repreneur et les résultats de ces recherches.
Les aides à la création ou reprise d’entreprise
Le PSE peut prévoir des mesures favorisant la création ou la reprise d’entreprise par les salariés concernés par le licenciement. Ces mesures comprennent des formations spécifiques à l’entrepreneuriat, un accompagnement par des organismes spécialisés dans la création d’entreprise, et des aides financières substantielles. L’employeur peut proposer une aide financière forfaitaire pour financer le démarrage de l’activité, une garantie sur les emprunts contractés pour la création ou reprise d’entreprise, et un maintien partiel de la rémunération pendant les premiers mois d’activité. Le plan doit détailler les conditions d’éligibilité à ces aides, les plafonds financiers applicables, et les modalités de versement. Des conventions peuvent être conclues avec des réseaux d’accompagnement à la création d’entreprise, des chambres de commerce et d’industrie, ou des couveuses d’entreprises pour assurer un suivi personnalisé des porteurs de projet.
L’évaluation des risques psychosociaux et mesures de prévention
Le PSE doit intégrer une évaluation des risques psychosociaux liés à la situation de restructuration et prévoir des mesures de prévention adaptées. L’annonce d’un licenciement économique génère un stress important tant pour les salariés concernés que pour ceux qui restent dans l’entreprise. L’employeur doit mettre en place des dispositifs de soutien psychologique : cellules d’écoute accessibles à tous les salariés, permanences de psychologues du travail, et groupes de parole animés par des professionnels. Le plan doit également prévoir des actions de prévention des risques de harcèlement moral ou de discrimination pouvant survenir pendant la période de restructuration. Des formations spécifiques doivent être dispensées aux managers pour les préparer à gérer cette période délicate, accompagner leurs équipes, et détecter les signes de détresse psychologique. Le document unique d’évaluation des risques professionnels doit être actualisé pour intégrer les risques spécifiques liés à la restructuration.
Les obligations en matière de santé et sécurité au travail
L’employeur doit démontrer dans le PSE qu’il a respecté ses obligations en matière de prévention des risques et de protection de la santé et de la sécurité des salariés. Cette exigence implique la mise à jour du document unique d’évaluation des risques, et la mise en place d’actions correctives pour prévenir les risques identifiés. Le plan doit prévoir des visites médicales pour tous les salariés concernés par le licenciement, permettant de détecter d’éventuelles contre-indications médicales à certains reclassements proposés et d’adapter l’accompagnement en conséquence. Des mesures spécifiques doivent être prises pour les salariés reconnus travailleurs handicapés, afin de tenir compte de leurs besoins particuliers dans les propositions de reclassement et les formations proposées.
Les indemnités supra-légales et avantages financiers
Le PSE peut prévoir des indemnités de licenciement supérieures aux minima légaux et conventionnels, constituant une mesure d’accompagnement sociale facilitant la transition professionnelle des salariés. Ces indemnités supra-légales peuvent être modulées en fonction de l’ancienneté, de l’âge, ou de la catégorie professionnelle. Le plan peut également intégrer des primes de départ volontaire encourageant les départs anticipés et permettant ainsi de limiter le nombre de licenciements contraints. D’autres avantages peuvent être proposés : maintien temporaire de certains avantages sociaux après le départ (mutuelle, prévoyance), prise en charge de services facilitant la recherche d’emploi (garde d’enfants, aide à domicile), ou encore allocation d’un budget formation mobilisable pendant une période définie après le licenciement. Le PSE doit préciser le montant de ces indemnités et avantages, leurs conditions d’attribution, et leur articulation avec les dispositifs légaux et conventionnels existants.

La procédure d’information, consultation et validation
La procédure d’information et de consultation du Comité Social et Économique constitue une obligation légale encadrée par des délais stricts. L’employeur doit respecter un calendrier précis en fonction du nombre de licenciements envisagés, sous peine de nullité de la procédure. Cette consultation s’effectue en plusieurs réunions successives, durant lesquelles le CSE peut solliciter l’assistance d’un expert-comptable pour analyser la situation économique et sociale de l’entreprise.
Le calendrier légal des réunions et consultations
La durée de la procédure varie selon l’ampleur du projet de licenciement. Pour un licenciement de 10 à 99 salariés, le CSE dispose de deux mois maximum pour rendre son avis. Ce délai s’étend à trois mois lorsque 100 à 249 salariés sont concernés, et à quatre mois au-delà de 250 licenciements envisagés. Ces périodes commencent à courir dès la première réunion d’information. L’employeur doit organiser au minimum deux réunions espacées d’au moins quinze jours, permettant aux représentants du personnel d’examiner les documents transmis et de formuler leurs observations.
| Nombre de licenciements | Durée maximale de consultation | Nombre minimum de réunions |
| 10 à 99 salariés | 2 mois | 2 réunions (espacées de 15 jours minimum) |
| 100 à 249 salariés | 3 mois | 2 réunions (espacées de 15 jours minimum) |
| 250 salariés et plus | 4 mois | 2 réunions (espacées de 15 jours minimum) |
Les documents à transmettre au CSE
L’employeur doit fournir au CSE une documentation complète dès la première réunion. Cette transmission comprend le projet de licenciement économique détaillant les motifs, le nombre de suppressions d’emplois par catégorie professionnelle, le calendrier prévisionnel des départs, ainsi que les critères d’ordre des licenciements. Le document unilatéral ou le projet d’accord doit présenter les mesures de reclassement interne, les actions de formation envisagées, les conditions du contrat de sécurisation professionnelle ou du congé de reclassement. Les représentants du personnel reçoivent également les éléments économiques justifiant la réorganisation, incluant les comptes sociaux, les perspectives d’activité et les études de marché le cas échéant.
Les informations financières et sociales obligatoires
La documentation transmise comporte les données financières des trois derniers exercices, les bilans et comptes de résultat, ainsi que les plans de trésorerie. Sur le plan social, l’employeur communique les effectifs détaillés, la pyramide des âges, la répartition des qualifications, les rémunérations moyennes par catégorie et l’évolution prévisionnelle de la masse salariale. Les représentants du personnel peuvent solliciter des informations complémentaires lors des réunions successives, notamment concernant les perspectives de reprise d’activité ou les possibilités de reclassement au sein du groupe.
Le rôle de contrôle de la DREETS
La Direction Régionale de l’Économie, de l’Emploi, du Travail et des Solidarités intervient à l’issue de la consultation du CSE pour valider ou homologuer le dispositif. Son intervention diffère selon que l’employeur soumet un document unilatéral ou un accord collectif majoritaire. Dans le premier cas, la DREETS procède à une validation administrative après avoir vérifié la conformité du document aux dispositions législatives et réglementaires. La procédure d’homologation s’applique lorsqu’un accord a été conclu avec les organisations syndicales représentatives.
Les critères d’analyse de l’administration
La DREETS examine plusieurs aspects déterminants du dossier. Elle contrôle la régularité de la procédure d’information-consultation du CSE, s’assurant du respect des délais et de la complétude des documents transmis. L’administration vérifie la conformité du plan aux obligations légales et conventionnelles applicables, notamment concernant les mesures de reclassement, de formation et d’accompagnement. Elle analyse la suffisance et le caractère concret des actions prévues, leur adéquation avec la situation économique de l’entreprise et les moyens disponibles. Le contrôle porte également sur la prise en compte des observations formulées par le CSE et des propositions émises durant la consultation.
- Régularité de la procédure de consultation du CSE
- Conformité aux dispositions législatives et conventionnelles
- Caractère concret et suffisant des mesures de reclassement
- Respect des obligations en matière de recherche de repreneur
- Prise en compte des avis et propositions du CSE
- Conformité aux exigences de santé et sécurité au travail
Validation du document unilatéral versus homologation de l’accord
Lorsque l’employeur élabore un document unilatéral, il doit le transmettre à la DREETS accompagné du procès-verbal de la dernière réunion du CSE et de l’ensemble des documents ayant servi à la consultation. L’administration dispose alors d’un délai de quinze jours pour rendre sa décision de validation. Ce délai court à compter de la réception du dossier complet. Le silence gardé à l’issue de cette période vaut validation tacite, permettant à l’employeur de notifier les licenciements.
La procédure d’homologation des accords collectifs
L’homologation concerne les accords majoritaires signés par les organisations syndicales représentatives totalisant au moins 50% des suffrages exprimés lors des dernières élections professionnelles. L’employeur transmet l’accord à la DREETS accompagné des procès-verbaux des réunions du CSE et des pièces justificatives. L’administration dispose de vingt-et-un jours pour se prononcer à compter de la réception du dossier complet. En l’absence de réponse dans ce délai, l’homologation est réputée acquise. La décision d’homologation ou de refus doit être motivée et fait l’objet d’une publication au recueil des actes administratifs de la préfecture.
Les recours contentieux et sanctions applicables
Les décisions administratives peuvent faire l’objet de recours devant le tribunal administratif dans un délai de deux mois. Le CSE, les organisations syndicales signataires ou non signataires de l’accord, ainsi que les salariés concernés disposent de cette faculté. Le refus de validation ou d’homologation empêche l’employeur de procéder aux licenciements tant qu’une décision favorable n’a pas été obtenue. En cas de nullité de la procédure pour non-respect des obligations légales, les licenciements prononcés sont privés d’effet juridique. Les salariés concernés peuvent alors prétendre à leur réintégration ou à des dommages-intérêts.
L’essentiel à retenir sur les obligations PSE
Les obligations légales du PSE s’intensifient avec les évolutions réglementaires récentes renforçant les droits des salariés. L’administration tend à exercer un contrôle plus strict sur la qualité des mesures proposées et leur mise en œuvre effective. Les entreprises doivent anticiper ces exigences croissantes en développant une expertise interne ou en s’appuyant sur des conseils spécialisés pour garantir la conformité de leurs procédures.