Le vivre ensemble, thème central de 2012 ?

Publié le : 04 avril 20235 mins de lecture

Tiens, qui voilà ? Un bon vieux slogan recyclé, du social, et de l’anxiété, on dirait que la chiraquie est en route pour 2012 !

Le cri d’alarme du médiateur de la République

Dans un entretien accordé au journal Le Monde daté de dimanche 21 février, le médiateur de la République, Jean-Paul Delevoye s’inquiète de la fragmentation de notre société. « Je suis inquiet car je perçois, à travers les dossiers qui me sont adressés, une société qui se fragmente, où le chacun pour soi remplace l’envie de vivre ensemble (…). Cette société est en outre en grande tension nerveuse, comme si elle était fatiguée psychiquement ».

Individualisme, effritement du tissu social et des valeurs familiales, précarité… des conclusions alarmistes qui mêlent contexte socio-économique et valeurs populaires. Si on s’écoutait, on s’enroulerait bien dans ses paroles. Chacun irait de son commentaire sur l’esprit utilitaire et strictement égoïste qui pèse sur les relations sociales, et on finirait par déclarer « il suffit de lire les faits divers » !
Méfions-nous quand même, 2012 n’est pas loin et tous les coups sont permis.

Commençons par sa fonction.  Crée en 1973, inspiré par l’Ombudsman suédois, et le commissaire parlementaire anglais, le rôle du médiateur de la République est de dénoncer les travers de l’administration, afin d’améliorer les relations entre les organisations et les citoyens. Nommé pour 6 ans, le mandat de Jean-Paul Delevoye expirera en avril 2010.

La France est fatiguée psychologiquement

Étude de texte : utilisation du registre du sensible, champ lexical de la peur,  conclusions anxiogènes, attaque du gouvernement en place.  Tournures de discours et rhétorique  qui classent Jean-Paul Delevoye dans le mouvement des déclinologues, des anxiologues, et par extension des politiques en campagne.

C’est vrai, on ne peut le nier, le contexte socio-économique actuel n’est pas des meilleurs. Les Français ont de bonnes raisons d’être particulièrement inquiets de la précarité de l’emploi. Les taux de chômage sont assez élevés chez les jeunes, les travailleurs seniors connaissent des difficultés réelles, et  la situation économique actuelle a forcément des conséquences en chaine sur la vie familiale, la santé, ou la sécurité.

Néanmoins,  le  discours du médiateur est à relativiser. Une étude réalisée en juillet 2009, par une équipe de six chercheurs, pour le compte du Centre d’analyse stratégique (CAS), montre en effet que la France se caractérise par une angoisse importante quant aux risques de « déclassement » alors que les données restent assez rassurantes. Les phénomènes de décrochage social sont bien réels mais assez limités, indiquent les chercheurs, reprenant les conclusions d’un ouvrage publié par la sociologue Camille Peugny (Le Déclassement, éd. Grasset).

Tout un programme !

« La France des invisibles », « J’estime à 15 millions le nombre de personne en France pour lesquelles les fins de mois se jouent à 50 ou 150 euros près ». Un discours aux accents de la campagne Jacques Chirac en 1995. Car celui qui lance cet avertissement, n’est pas un sympathisant de Martine Aubry mais bien un gaulliste de la première heure!

Maire de Bapaume, ancien président de l’Association des Maires de France, ancien ministre, Jean-Paul Delevoye est un fidèle du Président Chirac . Même penchant pour le terreau rural, même humour potache, mêmes valeurs politiques parfois proches de la gauche.

Une déclaration qui préfigure peut-être de la levée du front chiraquiste derrière D. de Villepin en 2012 ? L’avenir nous le dira. Ce qui est certain, c’est que  plusieurs éléments de campagne de la droite anti-sarko sont déjà dans les bacs : « l’idée d’une fiscalisation à la source et individuelle »,  « la question du vivre ensemble va s’imposer comme le thème central de la présidentielle de 2012 »

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